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A la verticale des nombrils

26 octobre 2006

La chaleur de mon sexe, à quelques degrés près

Une semaine après que nous ayons fait connaissance, elle m’avait proposé de dîner chez elle. Je m’étais parfaitement bien tenu, autant dans mon attitude que dans mes propos. Tout avait été parfait jusque là dans mon comportement. Puis elle a poussé une exclamation : le liquide vaisselle qu’elle avait acheté cet après-midi là était « à la noisette ! ». Un drame, pensez donc. « Je suis allergique à la noisette. Ca me donne des démangeaisons… ». Chevaleresque, je me suis proposé, tandis qu’elle débarrasserait la table équitablement, pour faire la vaisselle. Le coin évier se trouve dans un réduit, ce qui l’obligeait à passer et repasser dans mon dos, me frôlant, déplaçant à chaque fois une brise parfumée que je piégeais dans mes narines, et que je stockais dans mes poumons à son insu. Elle n’avait qu’à pas éparpiller ses bonnes odeurs. A un moment donné, elle s’est immobilisée juste derrière moi, et l’espace de trois secondes il ne s‘est rien passé d’autre que sa présence là dans mon dos, et mon attention au même endroit, derrière ma tête, et mes mains dans la mousse qui touillaient sans conviction, comme absentes à leur passion.

« J’ai des démangeaisons… » elle a murmuré, avec une voix, très près de mon oreille, veloutée, et j’ai senti une brise y pénétrer mais dépourvue de parfum celle là, ce qui m’a déçu un peu venant d’elle. On sentait bien la démangeaison, en effet, dans le ton de sa voix, si bien que j’ai cessé de touiller tout à fait m’attendant au meilleur, tel un contact.

Et elle m’a touché. Natacha a posé les baumes de ses deux mains sur mes omoplates, et pour ne pas m’effaroucher (sans doute s’est elle aperçue que je tenais la soupière en porcelaine), elle a continué à me chuchoter des trucs tout moelleusement : « Surtout tu ne casses rien, hein… » elle a murmuré, du fait de mon émoi perceptible. Lorsque ses mains ont entamé leur descente, je me suis hâté de reposer l’objet dans l’évier, mais elle a poussé un cri de peur : « Non, surtout ne bouge pas… Tu vas me mettre de la noisette… Je vais être obligé d’aller chez le médecin... » Pas le moindre torchon à portée de main pour me débarrasser des menottes de mousse qui m’entravaient. Natacha, d’ores et déjà, possédait un sens de la température aigu : «Ton sexe est tout chaud » elle a soufflé, à quelques degrés près, blottie contre mon dos. La poêle m’a posé des problèmes notables.  

Natacha fut ma première caresse, mon brouillon d’érotisme. Je n’ai pas considéré pourtant, que je pouvais me permettre des ratures. J’avais déjà au préalable beaucoup caressé mon klebs, mais c’est pas la même chose on a beau dire, ou sinon c’est des menteurs ou des aigris à court de supports. C’est pas dit qu’on sache s’y prendre avec une femme, quand bien même serait-on fils de chasseur, grand caresseur de klebs depuis sa plus tendre enfance, à la tête d’un harem de klebs. Je la devinais, Natacha, bien plus attentive que ma chienne qui elle, gavée de caresses, s’en foutait parfois royalement. A la limite ma chienne ce qu’elle préfère, c’est qu’on la gratouille au bas du dos à la naissance de la queue. Natacha était allongée sur la couette épaisse dans laquelle nous dormirions un peu plus tard, après, et je la batifolais de la paume un peu partout au gré du stress intense que m’inspirait sa nudité. Progressivement, je me suis habitué; je gagnais en expérience de seconde en seconde, il semblait désormais acquis qu’aucune réaction brusque ou explosive n’accueillerait les déplacements de ma main et bientôt celle-ci glissa sur son corps avec plus de présence, de légèreté, de rondeur, de robe. Natacha se laissait faire, allongée sur le dos, elle approuvait avec douceur, les yeux plissés, vaporeux. Instinctivement, elle avait écarté ses bras de part et d’autre de son buste dans une attitude qui, de mon point de vue de novice, me paraissait flirter avec l’indécence ou la pornographie. Bien plus tard je devais comprendre que nous étions effectivement dans ces eaux-là, en pleine indécence, mais que dans un cadre privé, s’agissant d’une relation interpersonnelle entre deux adultes consentants, y compris moi car personne ne m’obligeait, il était plus rigoureux sur le plan juridique de parler de sexualité. Tout le monde avait bien été invité à prendre part à cette caresse, elle y compris, et sans m’oublier moi. Cette posture correspondait exactement, en horizontal, à la danse qu’affectionnent certaines filles en boîte, lorsqu’elles lèvent les bras en ondulant des hanches, posture évoquant la vulnérabilité, ou l’accessibilité – qui semblait vous accorder d’office un accès illimité à leur poitrine. Tenir à distance, voilà la fonction première des bras de la femme.

Natacha semblait dans l’expectative, comme si après m’avoir fait goûter son corps, elle attendait que je lui fasse part de mes suggestions. « Ca fait bizarre » ai-je fini par diagnostiquer et malgré les années de recul je continue de penser que je n'aurais pu trouver formulation plus juste, pour décrire ma drôle d’émotion. « Ca fait vraiment bizarre finalement » ai-je persisté dans mon appréciation, tout en effectuant un petit détour anodin vers son nombril ; elle me regardait en plissant les yeux, et je ne savais pas trop si c’était parce qu’elle méditait sur le sens à donner à mon adjectif bizarre, ou bien si elle lisait mes pensées dans les trajectoires et les petits détours anodins de ma main, auquel cas elle disposait déjà de la confirmation du caractère finaud de ma visite à son nombril. "Ca fait vraiment très bizarre de te butiner » ai-je continué, ne sachant plus trop que faire, là. Elle semblait si attentive ! Si impliquée dans ma caresse ! Comme si toute sa descendance en dépendait… Jamais je n’avais tenu discours plus passionnant à une fille.

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